Suisse : population
Marquée par la diversité linguistique (les germanophones sont toutefois de loin les plus nombreux) et le partage, presque égal, entre catholiques et protestants, la Suisse est un pays densément peuplé et urbanisé aux trois-quarts. La population se concentre dans le Plateau, ou Moyen-Pays, entre le Jura et surtout les Alpes. Les francophones sont présents dans l’ouest. Une petite minorité parle italien, alors que la pratique de la langue romanche est marginale. La croissance de la population est modérée. Les divisions administratives de la Suisse
DIVISIONS ADMINISTRATIVES DE LA SUISSE Canton Superficie (en km2) Population (recensement de 2010) Chef-lieu Appenzell* 415 68 705 Argovie 1 404 611 466 Aarau Bâle* 465 460 713 Berne 6 050 979 802 Berne Fribourg 1 671 278 493 Fribourg Genève 282 457 715 Genève Glaris 684 38 608 Glaris Grisons 7 106 192 621 Coire Jura 838 70 032 Delémont Lucerne 1 492 377 610 Lucerne Neuchâtel 797 172 085 Neuchâtel Saint-Gall 2 014 478 907 Saint-Gall Schaffhouse 298 76 356 Schaffhouse Schwyz 908 146 730 Schwyz Soleure 791 255 284 Soleure Tessin 2 810 333 753 Bellinzona Thurgovie 1 013 248 444 Frauenfeld Unterwald* 767 76 609 Uri 1 076 35 422 Altdorf Valais 5 226 312 684 Sion Vaud 3 219 713 281 Lausanne Zoug 239 113 105 Zoug Zurich 1 729 1 373 068 Zurich
1. L'évolution démographique
La population de la Suisse est de 8 millions d'habitants. Son taux d'accroissement annuel, dû pour les deux tiers à l'excédent migratoire, qui était de 1,3 % en 1991, était de l'ordre de 0,3 % en 2007. Elle est vieillissante (près de 23 % des habitants sont âgés de 60 ans et plus) et l'âge médian est de plus de 41 ans, le cinquième plus élevé du monde. Son espérance de vie est la plus élevée du monde après celle du Japon. Un besoin permanent de main-d'œuvre spécialisée ainsi que les regroupements familiaux (en dehors des frontaliers et des saisonniers) ont fait croître le taux de population étrangère, qui s'élève à 23 % de la population totale. Sur les 1 880 000 personnes disposant d'un permis d'établissement ou d'une autorisation annuelle (en dehors des demandeurs d'asile écartés du marché du travail), les ressortissants de l'ex-Yougoslavie viennent en tête (300 000 personnes), devant les Italiens (290 000), les Allemands (280 000), les Portugais (240 000) et les Français (100 000). Le nombre de travailleurs frontaliers a cru de plus d'un quart entre 2007 et 2012. Les plus nombreux sont les Français (140 000), suivis des Italiens (60 000), des Allemands (55 000) et des Autrichiens (8 000).
2. Les langues
Le critère identitaire essentiel n'est plus la religion (les deux principales religions, catholique et réformée, constituent des groupes à peu près équivalents), mais bien la langue maternelle. Avec 26 cantons et demi-cantons souverains, la Suisse a pu préserver une variété linguistique qui trouve son origine dans la multiplicité des ensembles naturels. La Confédération helvétique est traditionnellement divisée en une Suisse alémanique, une Suisse romande et une Suisse italienne. Le pays compte quatre langues nationales, dont les trois premières, officielles sur le plan fédéral, sont l'allemand (64 % de locuteurs, mais 73 % chez les nationaux suisses), le français, en légère progression, parlés dans les cantons (romands) de Genève, de Vaud, de Neuchâtel, du Jura (19 % de locuteurs mais 20 % chez les nationaux suisses) et l'italien, parlé dans le Tessin et les Grisons (respectivement 8 % et 4 %), la quatrième langue étant le romanche (réduit à moins de 1 %), qui a été reconnu comme quatrième langue nationale en 1938. Les cantons du Valais, de Fribourg et de Berne ont deux langues officielles. Les autres cantons sont unilingues alémaniques.
Le statut des langues relève du droit cantonal fondé à la fois sur la liberté personnelle et la territorialité. La Confédération intervient pour protéger les deux vraies minorités linguistiques tandis que le dialogue est souvent difficile entre les deux communautés principales. Les alémaniques, pour se distinguer du géant allemand et de la culture germanique, utilisent de plus en plus un dialecte unifié (ou « Schwyzertütsch »), devenu une langue courante de communication, voire une matière d'enseignement.
3. Les grandes villes
La Suisse moyenne (ou plateau suisse) concentre la majorité de la population avec cinq grandes agglomérations (dans l'ordre, Zurich, Genève, Bâle, Berne et Lausanne) regroupant près de 2,5 millions d'habitants (soit une augmentation de 65 % en quarante ans) et débordant largement les frontières cantonales. La Suisse dispose également de tout un réseau de villes moyennes, capitales de cantons (Neuchâtel, Saint-Gall, Coire, Lucerne) ou villes satellites (Baden, Winterthur) aux activités très différenciées. Au total, une aire urbaine de plus de 4 millions d'habitants s'étend sur deux axes croisés : de Bâle à Lugano, d'une part, de Genève à l'Autriche, d'autre part. Les restructurations d'entreprises actuellement en cours montrent un renforcement de la prédominance de la Suisse du Nord et un recentrage des sièges et des directions au profit de Zurich, la capitale économique et financière, ou de la région bâloise, carrefour européen.
Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique de la Suisse et activités économiques de la Suisse.