Maroc : population
1. La répartition de la population du Maroc
Le Maroc est un pays dont la population autochtone, à dominante berbère, s'est mêlée avec les émigrés arabes issus des vagues successives de la conquête islamique. Aujourd'hui, les dialectes berbères sont encore parlés par plus de 30 % des Marocains. Les importantes colonies juives (500 000 personnes) et étrangères (plus de 500 000 Européens sous le protectorat français) ont pratiquement disparu : il ne reste plus que 6 000 Juifs et à peine 50 000 étrangers. Répartis assez également sur l'ensemble du territoire, sauf dans l'extrême Sud, aride, les habitants se sont concentrés sur les côtes au fur et à mesure du développement de l'urbanisation, alimentée par l'exode rural et une forte natalité.
Le taux de population urbaine est ainsi passé de 10 % en 1926 à 55 % en 1998 ; plus de un tiers des citadins s'agglutinent sur une petite bande de territoire, le long de la côte atlantique, de Casablanca à Kenitra. Casablanca est, avec Alger, la plus grande ville du Maghreb. Cette zone concentre 60 % de l'industrie marocaine, essentiellement à Casablanca, qui dispose du plus grand complexe portuaire du Maroc. D'importantes usines de transformation des phosphates, principale richesse du pays, ont également été créées sur la côte entre Safi et Jorf el-Asfar, tandis que l'extraction se fait dans le centre du pays (Khouribga, Benguerir) et au Sahara (Bou Craa). Un certain nombre de petites ou de moyennes villes se sont également développées le long des grands axes commerciaux.
2. La démographie du Maroc
La croissance démographique, en baisse depuis les années 1980, reste encore soutenue, avec un taux annuel de 1,5 % (contre 3 % auparavant). Le nombre d'habitants a presque triplé en trente ans, passant de 5 millions au début du xxe s. à 10 millions en 1954, et à 28,3 millions en 2000. La population est donc très jeune : 28 % des Marocains ont moins de 15 ans. Le chômage touche 20 % des 5 millions d'actifs, plus particulièrement les jeunes (dont 300 000 chômeurs diplômés, qui font preuve d'une grande capacité de contestation) et les femmes (30 % des actifs), dont la situation juridique, qui est restée marquée par le conservatisme, a été légèrement améliorée en 1993. De grandes frustrations sociales et économiques frappent donc cette population, qui a fortement émigré vers l'Europe entre les années 1970 et 1980 (plus de 2 millions de Marocains résident à l'extérieur, dont près de la moitié en France) et qui, depuis la fermeture des frontières européennes, continue d'émigrer clandestinement. Les émigrés marocains restent toutefois très attachés à leur pays, et leurs apports en devises dépassent, avec 18 milliards de dirhams, les recettes des phosphates et du tourisme réunies.
Le taux d'analphabétisme (50 %) est le plus fort du Maghreb. L'enseignement est mal adapté, la scolarisation, même dans le primaire, n'est pas encore totale, surtout dans les zones rurales. Les fortes inégalités sociales, de plus en plus mal vécues, et le niveau de vie général, plus faible qu'en Algérie et en Tunisie, sont considérés comme des facteurs d'instabilité.
Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique du Maroc et activités économiques du Maroc.