protection de l'environnement
Les raisons de protéger l’environnement se justifient à divers titres. Établir des réserves ou des conservatoires relève de critères à la fois scientifiques et éthiques. Sur le plan scientifique, l'argument le plus fort en faveur de la protection est la nécessité de maintenir le potentiel génétique de la biosphère. Détruire aujourd'hui une espèce de plante, c'est peut-être priver l'humanité de demain d'une ressource alimentaire nouvelle ou d'un médicament précieux. Le biologiste français Jean Dorst proposait déjà, en 1965, un aménagement qui tienne compte des nécessaires mesures de protection des espèces et du potentiel génétique qu'elles représentent. Des progrès ont été accomplis dans cette direction, mais ils restent à l'heure actuelle, insuffisants.
1. Une prise de conscience tardive
Après avoir été considérée comme un bien inépuisable pouvant être exploitée sans frein, la nature est désormais reconnue comme un bien précieux ; coûteuse à préserver et fragile, elle est aujourd'hui menacée de disparition. Le phénomène d'expansion de la population aussi bien que le développement des activités économiques et des loisirs ont créé une « faim d'espace ». Cependant – en dépit de diverses iniatives à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale (fondation de l’Union mondiale pour la nature en 1948) – jusqu'à la fin des années 1960, la nécessité d'une protection de l'environnement ne fut pas vraiment prise au sérieux.
Malade et pollué, l'environnement naturel menace même notre santé, car plus les hommes sont nombreux sur la Terre, plus l'espace réservé à chacun est réduit. Face à ce constat, la protection de la nature, idée étrangère à la tradition occidentale judéo-chrétienne (le récit biblique de la Genèse offre les animaux et les plantes à l’homme, pour son usage et sa domination), a bien du mal à s'imposer, car elle implique une conception nouvelle, d'après laquelle la politique ne consiste plus seulement à s'occuper des affaires humaines et sociales, mais doit également inclure la nature. Inversement, protéger la nature implique aussi la protection de l'homme. Par ailleurs, il est certain qu'à long terme détruire la nature serait beaucoup plus coûteux (économiquement comme humainement) que la protéger.
1.1. L’appréhension d’une problématique mondiale
La mondialisation des problèmes écologiques remonte, sans doute, aux premières expérimentations nucléaires militaires (16 juillet 1945). En effet, l'empoisonnement de l'atmosphère par le strontium 90, le caractère irréversible des dommages génétiques induits ont eu des conséquences sans précédent historique. Il s'en est suivi une prise de conscience générale : pour la première fois, il ne s'agissait pas d'un problème local.
Au début des années 1960, la chimie, productrice de pesticides, était à son tour mise en accusation par Rachel L. Carson (le Printemps silencieux, 1962). En 1968, un biologiste américain, P. Ehrlich dénonçait une autre bombe, la bombe P…, comme Population. Deux décennies plus tard, la liste des catastrophes (d'une part, accidents chimiques ou nucléaires ; d'autre part, les risques globaux : émissions de CO2, trous dans la couche d'ozone) s'est considérablement allongée, au point d'inquiéter les gouvernements eux-mêmes. Le rapport Brundtland (1987), commandé par les Nations unies, a reconnu l'urgence d'une action concertée à l'échelle mondiale, pour faire face aux drames écologiques qui prendraient origine dans des structures sociales inadaptées. Ce document propose de définir les bases d'un développement non destructeur, qui passerait par l'émergence de sociétés plus humaines sachant entretenir la pérennité des écosystèmes. L'écologie scientifique peut, sans doute, apporter beaucoup dans la recherche de cette nouvelle alliance entre l'homme et la nature. Cependant, son message est en même temps un message de modestie ; « la nature en sait plus long » comme l'a écrit très justement l'écologiste américain Barry Commoner.
En 1992, les Nations unies ont organisé un Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, dont le but est la mise au point d’actions concertées de façon internationale visant à l’avènement d’un mode de développement durable. La Conférence de Rio a donné le jour à deux textes majeurs de la protection actuelle de l’environnement : le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effets de serre (entré en vigueur en 2005), la Convention sur la diversité biologique pour la protection de la biodiversité et son exploitation raisonnée ; elle a aussi abouti à la signature d’autres textes (parmi lesquels la Charte de la Terre ou Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement) qui, à défaut d’être assortis de l’arsenal juridiques qui garantirait leur application, marquent une réelle prise de conscience, au niveau international, de l’importance de sauvegarder l’environnement. L’ONU a organisé un nouveau Sommet de la Terre à Johannesbourg en 2002. Enfin, en novembre 2016 est entré en vigueur un plan d’action à l’échelle internationale, signé à l’issue de la 21e Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques : l’Accord de Paris. Son objectif est de maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2° C d’augmentation par rapport à l’ère pré-industrielle. En 2018, il avait été ratifié par 181 États.
Parmi les autres conventions internationales, citons la Convention de Ramsar sur les zones humides, signée en 1971 à Ramsar (Iran). Le réseau Natura 2000 réunit un certain nombre de sites naturels protégés dans les pays de l’Union européenne.
2. La protection de la biodiversité
Hors des espaces protégés, la flore et la faune sont très peu prises en considération. Certes, il existe un droit de l'environnement, national et international, qui propose différentes sortes de traités, rarement appliqués (il ne s'agit pas de véritables lois). Ils peuvent concerner une espèce (les phoques, depuis 1911) ou un groupe d'espèces. Il existe aussi des traités internationaux pour des régions données (la convention concernant l'Antarctique, par exemple) ou pour des milieux naturels particuliers (la convention relative aux zones humides d'importance internationale, entre autres).
2.1. Pourquoi est-il nécessaire de protéger la biodiversité ?
Trois raisons principales peuvent être invoquées pour justifier les programmes de protection des espèces et de conservation de la biodiversité. La première est d'ordre éthique : l'homme, espèce parmi des millions d’autres au sein de la biodiversité, n'a pas le droit moral de faire disparaître les autres espèces vivantes. La seconde est scientifique : les espèces sur lesquelles on dispose d’informations précises se comptent en milliers (les autres –1,74 million d’espèces connues, des millions restant encore à découvrir – représentent un énorme potentiel de découvertes). La troisième est pratique : il y a moins de 200 espèces végétales cultivées, mais on estime que 75 000 autres sont comestibles.
Par ailleurs, parmi les espèces sauvages, certaines présentent des caractères ou renferment des substances dont la recherche scientifique et l'industrie peuvent tirer parti. À ce titre, la découverte de diverses substances naturelles extraites de plantes ou d'autres êtres vivants et utilisées en pharmacie constituerait à elle seule une justification suffisante pour conserver la biodiversité. En effet, seuls 2 % des plantes connues et 1 % des espèces marines ont été étudiées du point de vue de leurs propriétés pharmacologiques ; or, 40 à 70 % des médicaments connus ont été à l’origine extraits d'espèces sauvages.
Des programmes de recensement des espèces sauvages et de conservation du patrimoine génétique des espèces domestiquées ou cultivées sont en cours. On constitue des « collections » végétales et animales ; la sélection agricole et la recherche génétique permettent la création de variétés nouvelles. Toutefois, des mesures doivent être prises à l'échelle des pays et des institutions internationales.
2.2. Les mesures internationales de protection des espèces
Les espèces menacées font l’objet de diverses conventions et mesures de protection spécifiques. L' Union mondiale pour la nature (UICN), créée en 1948 sous le nom d’Union internationale par l’Unesco et les gouvernements français et suisse, publie chaque année une liste rouge des espèces menacées. Celle-ci ne fait que s'allonger, à mesure que de nouvelles espèces sont évaluées par les groupes de spécialiste de l’organisation. Dans l’édition 2009 de la Liste rouge, l'UICN dénombrait près de 17 300 espèces (animaux, végétaux, champignons…) menacées d'extinction dans le monde (sur près de 48 000 évaluées de ce point de vue), soit une augmentation de plus de 6 000 espèces en une décennie. (→ extinction.)
Le 3 mars 1973, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites, Convention on International Trade of Endangered Species), ou Convention de Washington, est adoptée. Elle liait, fin 2009, 175 États, et protégeait quelque 28 000 espèces végétales et 5 000 espèces animales. Parmi celles-ci, elle distingue les espèces dont le commerce, la capture, le déplacement sont totalement interdits (placées en Annexe I ; par exemple, le panda géant ou les orchidées), et celles dont le commerce est soumis à des conditions strictes (telles les plantes carnivores ou les grenouilles asiatiques), en rendant obligatoires des certificats d'exportation. Néanmoins, bien des espèces menacées ne figurent pas sur ses listes. D'autres conventions internationales ont été signées, parmi lesquelles la Convention de Canberra sur la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique, ou encore, au niveau de l’Union européenne, la Convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, adoptée en 1979, à la suite des recommandations de Stockholm. La Convention de Berne (1979) a pour objet la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe La Déclaration universelle des droits de l'animal est proclamée à Paris en 1978 à la maison de l'Unesco puis adoptée par la Ligue internationale des droits des animaux à Genève : « Article premier : 1°) Tous les animaux ont des droits égaux à l'existence dans le cadre des équilibres biologiques. 2°) Cette égalité n'occulte pas la diversité des espèces et des individus. Art. 2 : Toute vie animale a le droit au respect. »
Par ailleurs, ont été signés au xxe s. de nombreux accords portant sur la protection de régions – comme l'Antarctique, en 1959 – ou d’espèces particulières : réglementation de la chasse à la baleine en 1931, de la chasse aux phoques (adoptée en 1957, elle entra en vigueur en 1991) ; interdiction de chasser l'ours du pôle Nord, la vigogne andine…
La Convention sur la diversité biologique
C'est la Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement (Cnued), tenue à Rio de Janeiro en 1992, qui a révélé les enjeux de la préservation de la biodiversité au-delà du cercle des seuls experts. Ce Sommet de la Terre a notamment adopté une Convention sur la diversité biologique entrée en vigueur le 29 décembre 1993. Cette convention engage en principe les États signataires à s'associer en vue de préserver la biodiversité planétaire, mais sans être juridiquement contraignante ; elle consacre le droit de chacun d'eux à tirer profit de ses propres ressources biologiques ; enfin, elle proclame le droit d'accès de tous les pays aux technologies – et notamment aux biotechnologies – qui peuvent être utiles à la conservation ou à l'exploitation des ressources biologiques. Ce dernier point est le plus discuté : il pose à la fois le problème des banques de gènes d'espèces végétales, banques qui se situent pour la plupart dans les pays du Nord, et de l'accès des pays du Sud à ces banques, à des coûts non prohibitifs ; de plus, il ne résout pas la question des droits des agriculteurs, notamment des droits liés à l'obtention des variétés végétales par les agriculteurs eux-mêmes.
Or, selon la Banque mondiale, il existe entre population, agriculture et environnement « des interactions vitales dont dépend la viabilité du développement », et le Sommet de la Terre a montré que la biodiversité est au centre de ces interactions.
3. Les espaces protégés
La notion d'espace protégé se fonde sur une ambiguïté. Ce n'est pas pour elle-même, mais d'abord pour l'homme que l'on se soucie de la nature, et même parfois pour une nation seulement et pour ses aspirations esthétiques, morales et sportives (aujourd'hui pour le tourisme). Cette motivation étroite perdure à côté d'une idée plus éthique et impartiale, qui consiste à vouloir sauver l'homme et la nature, à égalité, au-delà de toute frontière nationale.
3.1. Les parcs nationaux et les réserves naturelles
En 1948, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) établit, à l'appel des Nations unies, une nomenclature internationale des espaces protégés ; elle les recense et engage des experts à leur service.
Les parcs nationaux
Les parcs nationaux sont des espaces naturels assez étendus, peu ou pas transformés par l'homme, et où l'accès du public est particulièrement réglementé. L’idée en est née aux États-Unis au xixe s. : le parc de Yellowstone est créé en 1872 sur un territoire totalement vierge du Wyoming, dans les montagnes Rocheuses.
Les réserves naturelles
Les réserves naturelles offrent une grande diversité : elles peuvent être biologiques, zoologiques, botaniques ou ornithologiques. Par ailleurs, certaines sont privées.
Les réserves intégrales sont rares – elles se trouvent notamment au cœur des parcs nationaux –, et seule la présence de certains scientifiques y est autorisée. En revanche, aucune mesure ne réglemente les entrées dans la majorité des réserves.
Mais au-delà de l'établissement de réserves naturelles, il importe de concevoir un usage véritablement planifié des ressources et d'établir, par exemple à l'échelle d'une région, les possibilités réelles d'un développement fondé sur des techniques de production agricoles et industrielles viables à long terme. Cela signifie la mise en œuvre de procédés accessibles à tous, non polluants, économisant les ressources rares ou non-renouvelables (énergies fossiles).
3.2. Les parcs régionaux
Les Recreation Areas américains, les Naturparke allemands et les parcs naturels régionaux français ont un statut moins strict que les parcs nationaux, et ils sont beaucoup plus nombreux.
En France, depuis leur fondation en 1967, les parcs régionaux se caractérisent par leur souci de sauvegarder un patrimoine à la fois naturel et culturel. Le but de ces espaces relativement protégés, où prédominent les activités humaines (zones rurales, en général), est l'harmonisation du développement économique et de la protection de la nature. Les responsables des collectivités locales qui gèrent ces parcs se soucient d'ailleurs avant tout de leurs concitoyens, puis de la nature, dans la mesure où elle stimule le tourisme.
Le littoral est un milieu qu'il est particulièrement urgent pour les hommes, surtout de nos jours, d'apprendre à respecter. Les bords de mer sont trop souvent la proie des promoteurs, malgré l'action du Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres, qui est chargé de surveiller les terrains menacés pour les protéger et en interdire la vente. Dans l'intérêt des touristes comme des habitants, on doit garantir l'usage libre et gratuit des plages, pour la promenade, la baignade, la pêche ou l'échouage de bateaux. Ainsi, on a ajouté aux règles générales du territoire national des règles spécifiques pour les régions maritimes.
À cette image, d'autres espaces sensibles, comme les forêts, relèvent désormais de systèmes de protection spéciaux. Des mesures très pointues sont même appliquées à de petits environnements en dehors desquels une espèce végétale ou animale précise ne saurait survivre.
Depuis 1982, à l'initiative du ministère de l'Environnement et sous l'égide du Muséum national d'histoire naturelle, un inventaire complet des milieux naturels et des espèces végétales et animales françaises (Inventaire national du patrimoine naturel, INPN), qui répertorie les zones naturelles d'intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF), est fait. Une ZNIEFF n'implique pas de protection particulière de la nature, mais elle pourrait permettre de recourir, en connaissance de cause, aux lois existantes (sur les espèces protégées ou les milieux spécifiques, comme les rivages et les forêts) et d'influencer la politique.
3.3. Les réserves de biosphère
Distinctes des réserves naturelles, les réserves de biosphère sont issues d’un programme international de l’Unesco et du PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement), intitulé « L'homme et la biosphère » et initié en 1971.
4. Une protection globale de la nature
4.1. Organisations internationales
Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), créé en 1972, a pour but « de montrer la voie et d’encourager la coopération pour protéger l’environnement ». Elle remplit aussi une mission de coordination et d’information au niveau international, auprès des États et des populations.
Au sein de l'ONU, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), par exemple, est une institution spécialisée qui est chargée d'édicter les règles de sécurité pour l'utilisation du nucléaire. D'autres organes de l'ONU se préoccupent de la pollution atmosphérique ou aquatique. Le PNUE propose ainsi des règles pour les eaux continentales transfrontières. Pour la protection de la haute mer, il a été créé, en 1973, une Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL) ; celle-ci a été amendée en 1978. Elle est certes bien mal respectée. La commission économique des Nations unies pour l'Europe, elle, lutte activement contre la pollution atmosphérique transfrontière. Le Conseil de l'Europe, quant à lui, adopte des recommandations en matière d'environnement.
4.2. ONG et organisations militantes
Le Fonds mondial pour la nature (World Wildlife Fund, ou WWF) est fondé en 1961, alors que le directeur général de l'Unesco s'émeut d'une crise écologique prévisible en Afrique. Une collecte de fonds est alors organisée pour parer au risque immédiat. Puis la décision est prise de créer une caisse permanente pour la protection de la faune et de la flore sauvages, mais aussi des ressources naturelles du sol, de l'eau et de l'air.
La réussite du WWF s'explique par la rigueur de ses principes : apolitisme, gestion irréprochable, sérieux de l'information donnée au public et prise en considération uniquement de données scientifiques irréfutables. Le WWF lutte efficacement contre la pêche à la baleine, la pollution industrielle et la contrebande d'animaux sauvages. Il a aussi lancé de nombreuses campagnes contre l'utilisation de la peau d'animaux en voie de disparition.
Greenpeace, fondé en 1971, est une organisation qui préserve jalousement son indépendance. Elle est célèbre pour son militantisme antinucléaire radical, opposé aux activités nucléaires civiles comme militaires, à l'exception de la médecine nucléaire. En conséquence, elle œuvre en faveur de la mise au point d'énergies non polluantes et critique vivement la pollution industrielle des eaux et de l'air par les produits toxiques et les gaz dangereux.
4.3. La sauvegarde d'un patrimoine mondial
L'idée d'une politique incluant l'homme dans la nature a donné naissance à un traité unique en son genre : la convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (1972), de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture). Ce texte incite les pays, grâce à des aides financières, à protéger les sites et les habitats de grande valeur, naturels ou édifiés par les humains. Ils sont tous considérés comme des éléments « ayant une valeur exceptionnelle pour l’humanité ». Les biens classés au patrimoine mondial sont répartis fin 2009 en 176 biens naturels (tels la région du Pantanal, au Brésil, ou les îles Éoliennes, en Italie), 689 biens culturels (comme le Taj Mahal, en Inde, ou le Caire historique, en Égypte) et 25 biens mixtes (tel le Tassili des Ajjer en Algérie).
4.4. Une stratégie mondiale de la conservation
Grâce à la Stratégie mondiale de la conservation (1980), le vrai problème est enfin posé : la planète est désormais considérée comme un espace unique à protéger sur le long terme. Il importe de préserver les climats et la qualité de l'eau et des sols afin de ne pas épuiser les ressources naturelles dont vivront les générations à venir ; mais il faut également maintenir la diversité génétique des règnes animal et végétal. L'UICN, le WWF et le PNUE, avec l'appui de très nombreux scientifiques, ont adopté cette approche globale.
5. Un développement durable
Les orientations actuelles du développement industriel ont tendance à se calquer sur celui des pays riches, ce qui aggrave le gaspillage et la destruction de la nature. Mais un nouveau modèle économique a été proposé : le « développement durable » (rapport Brundtland, Notre monde à tous, 1983, Commission sur l'environnement et le développement des Nations unies). Il a pour objectif de concilier, à l'échelle de la planète, la croissance économique et la protection de la nature : « L'intégration de l'environnement et du développement est une nécessité dans tous les pays, riches ou pauvres. » En effet, une stratégie mondiale de protection effective de la nature doit prendre en compte la grande pauvreté de la majorité de l’humanité et s'intégrer dans un plan de développement économique. Le lien évident entre les injustices politiques et économiques et le manque de protection de l'environnement devient ainsi un objet de réflexion et d'action.