réchauffement climatique
Modification du climat de la Terre, caractérisée par un accroissement de la température moyenne à sa surface.
1. Un réchauffement climatique annoncé
La température moyenne à la surface de la Terre a augmenté de 0,6 °C depuis le début de l'ère industrielle. Ce réchauffement est confirmé par le recul des glaciers sur toute la surface du globe, l'accroissement de la dérive des icebergs et de la fragmentation des banquises. Si on a pu envisager à une époque que ce réchauffement suivait un cycle naturel débuté à la fin du Petit Âge glaciaire (période froide du xve au xviiie s.), la quasi-totalité des scientifiques pensent à présent qu'il est dû à un renforcement de l'effet de serre consécutif à certaines activités humaines.
2. Les modélisations
Elles prévoient une augmentation de la température globale de 1,4 à 5,8 °C d'ici à 2100 si rien n'est changé dans nos productions anthropiques de gaz à effet de serre. Cela peut paraître insignifiant, mais il faut noter qu'il s'agit de valeurs moyennes, avec des écarts plus importants pour certaines régions, amplifiés par le cycle des saisons. Pour bien s'en persuader, il suffit de comparer les températures globales actuelles avec celle du Petit Âge glaciaire (environ 1 °C plus basse) et celle de la dernière glaciation, il y a 20 000 ans (de 4 à 5 °C plus basse). À ces époques, le climat était bien différent ; avec le réchauffement actuel, la variation climatique s'effectue beaucoup plus rapidement que lors des cycles naturels.
Les modélisations sont délicates, car elles doivent prendre en compte de nombreux facteurs. Par exemple, l'océan absorbera-t-il ou non l'excédent en gaz carbonique de l'atmosphère ? De plus, la température augmentant, l'évaporation, et donc la quantité de vapeur d'eau (principal gaz à effet de serre), va croître dans l'atmosphère : cet effet dérivé qui amplifie la cause est appelé une « contre-réaction positive ». En revanche, la fonte partielle des glaces arctiques amènera de fortes quantités d'eau douce et légère dans l'Atlantique nord, ce qui bloquera la circulation océanique générale et les arrivées d'eaux chaudes du Gulf Stream, et provoquera des baisses de température temporaires en Europe. Ce type de processus est appelé une « contre-réaction négative ». Nombre d'actions et de contre-réactions rendent ainsi difficiles les modélisations, sans que cela interdise pour autant d'émettre des hypothèses.
3. Les conséquences
Si les conditions actuelles ne varient guère, il est raisonnable de penser que la fonte partielle des glaces polaires, ajoutée à la dilatation des océans, provoquerait une élévation du niveau de la mer de 30 à 100 cm par rapport au niveau actuel, vers la fin du siècle. L'avancée des mers inonderait les régions les plus basses comme le Bangladesh ou les Pays-Bas, les deltas des grands fleuves (Nil, Niger, Gange, etc.) et de nombreux atolls et îles situés à fleur d'eau. De plus, les cyclones, qui se forment au-dessus des eaux chaudes, seraient plus fréquents. Sur les continents, une augmentation du CO2 dans l'atmosphère devrait permettre une meilleure croissance des plantes, si toutefois l'augmentation des précipitations due à une plus grande quantité de vapeur d'eau atmosphérique compense la plus forte évaporation. Ce scénario favorable pourrait se produire au Canada, en Europe du Nord, en Russie (Sibérie), mais aussi dans certaines régions tropicales ; en revanche, on peut s'attendre à une aridification du sud de l'Europe et du pourtour méditerranéen. Tous les modèles prévoient des pluies plus abondantes dans les régions tropicales (moussons plus intenses). Dans tous les cas de figure, l'inégalité entre le Nord et le Sud devrait se renforcer. Les pays les mieux informés et disposant des moyens nécessaires pourront adapter leurs cultures au changement climatique ; il en sera tout autrement pour les pays du Sud, plus durement touchés et plus faibles économiquement, ce qui laisse présager d'importants flux migratoires.
4. Les conférences sur le climat
Depuis les années 1970, les scientifiques ont informé les autorités politiques de la menace d'un réchauffement climatique, pris en relais par les médias et les organisations non gouvernementales (O.N.G.) à tendance écologique (Greenpeace, WWF, etc.). Des conférences internationales sur ce sujet ont lieu régulièrement. On peut en citer trois qui ont été particulièrement décisives, au moins dans la prise de conscience du problème : celles de Montréal, de Rio de Janeiro et de Kyoto. Lors de la conférence de Montréal, en 1987, les principaux pays producteurs de chlorofluorocarbures se sont engagés à abandonner, progressivement mais rapidement, la fabrication et l'utilisation de ces gaz. On peut dire qu'aujourd'hui les engagements ont été tenus. La Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement (CNUED), qui a eu lieu à Rio en 1992, s'est consacrée à la compatibilité entre le développement et la protection de l'environnement. Cette conférence, qualifiée de « Sommet de la Terre » en raison de son ampleur diplomatique considérable (participation de 117 chefs d'État et de gouvernement), a abouti à un certain nombre de résolutions d'intention, qui ne furent guère suivies d'effets concrets, malgré les milliards de dollars investis, qui traduisent cependant la portée de l'engagement international. À Kyoto, en décembre 1997, le Groupement intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) s'est réuni pour tenter de stabiliser l'effet de serre. Pour la première fois, le réchauffement climatique est devenu une certitude pour tous, et un protocole de réduction chiffrée des gaz à effet de serre a été établi pour chaque pays (protocole de Kyoto). Des divergences subsistent encore, en particulier sur la participation à cette réduction des pays en développement. La conférence de La Haye, en novembre 2000, a mis en lumière les difficultés de mise en application des décisions prises, compte tenu des intérêts divergents des différents pays, notamment des oppositions entre l'Europe et les États-Unis. En dépit de l’ensemble des obstacles rencontrés depuis sa création, le protocole de Kyoto est entré en vigueur en février 2005.
En novembre 2016 est entré en vigueur un plan d’action à l’échelle internationale, signé à l’issue de la 21e Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques : l’Accord de Paris. Son objectif est de maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2° C d’augmentation par rapport à l’ère pré-industrielle. En 2018, il avait été ratifié par 181 États.