Côte d’Ivoire : population
Si la population continue de croître assez rapidement, ce rythme n'est en rien comparable à ce qu'il était dans les années 1960, où il atteignait presque 5 %. Ce ralentissement s'explique à la fois par la baisse de la natalité (passée de 50 ‰ à 37 ‰ entre le début et la fin des années 1990) et par un tarissement de l'immigration. L'accroissement naturel en Côte d'Ivoire se double, en effet, d'un solde migratoire positif, en provenance des pays limitrophes tels que le Burkina. Cet apport a été considérable dans les années qui ont suivi l'indépendance mais il s'est sensiblement réduit avec la crise économique. La fécondité, de son côté, a nettement baissé : la Côte d'Ivoire possède l'un des indices de fécondité les plus bas d'Afrique occidentale. La population est très jeune.
La Côte d’Ivoire compte quatre grands groupes de population : le groupe mandé au nord-ouest, le groupe kru au sud-ouest, le groupe voltaïque au nord-est et le groupe akan au sud-est.
La densité moyenne est de 47 habitants par km2, mais la répartition est loin d'être homogène. La population se concentre dans le Centre et, surtout, dans le Sud-Est, dominé par Abidjan, plus grande ville et principal débouché maritime du pays. Le Nord est, en comparaison, beaucoup moins peuplé, et le Sud-Ouest, presque vide. L'opposition Nord-Sud se retrouve dans les appartenances religieuses : l'islam domine dans le Nord (tout en progressant dans l'ensemble du pays), le christianisme étant davantage implanté dans le Sud.
Le phénomène sans doute le plus impressionnant est celui de l'urbanisation : Abidjan, débouché maritime du pays, qui n'atteignait pas 200 000 habitants en 1960, est devenue, quarante ans plus tard, une mégapole de près de 3,3 millions d'habitants. Les centres régionaux et secondaires se sont également développés (Bouaké, par exemple, compte près de 500 000 habitants), si bien que la moitié de la population ivoirienne peut être considérée comme urbaine. Cette évolution ne va pas sans poser de grands problèmes en matière d'investissements, d'emplois des jeunes et de sécurité. Mais elle a aussi des côtés positifs, comme la profonde transformation de l'agriculture, qui se consacre de plus en plus aux productions vivrières (manioc, mil, riz, légumes) destinées à l'alimentation dans les villes. Le développement urbain s'accompagne de pratiques sociales et culturelles nouvelles (famille nucléaire, limitation des naissances, lutte contre le sida, essor de religions évangéliques et prophétiques comme le harrisme).
Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique de la Côte d’Ivoire et activités économiques de la Côte d’Ivoire.