Brésil : population
Avec plus de 200 millions d'habitants, la population brésilienne se situe au 5e rang mondial. Le Brésil regroupe la moitié de la population de l'Amérique du Sud. La population brésilienne, dont la croissance s'est ralentie (1 % par an), est très composite, mêlant Blancs, Noirs, Indiens, Asiatiques, le plus souvent métissés. Elle se concentre pour environ 85 % dans les villes, dont une quinzaine dépassent le million d'habitants. Dans les grandes villes, où affluent les ruraux alors que sévit le sous-emploi, les bidonvilles se sont multipliés. La population est plus dense sur le littoral. L'intérieur est souvent vide. Aux inégalités sociales se superposent des contrastes régionaux de développement, notamment entre le Nordeste, souvent misérable, et les villes du Sud-Est, plus dynamiques.
1. Plusieurs vagues d'immigration
Aujourd'hui fortement métissée, elle est constituée d'apports différents : aux Indiens autochtones, en partie décimés lors de la conquête du territoire, sont venus s'ajouter les colons portugais à partir du xvie s., puis les esclaves noirs africains. La fin de l'esclavage, en 1888, entraîna l'arrivée sur le sol brésilien de nombreux immigrants européens.
Cette vague migratoire, soutenue par les autorités brésiliennes, ne tenait pas seulement à la nécessité de remplacer l'ancienne main-d'œuvre esclave par des colons blancs dans les plantations de café, mais aussi aux idées, répandues à l'époque, selon lesquelles le développement du pays dépendait de l'européanisation de la population.
De 1890 à 1929, le Brésil accueillit 3,5 millions d'immigrants, originaires pour les trois quarts d'Europe du Sud (Italiens, Portugais, Espagnols). L'immigration européenne, renforcée par des apports syriens et libanais, puis japonais, s'est concentrée surtout dans le sud et le sud-est du pays. C'est sur cette partie du territoire que vivent actuellement plus de la moitié des Brésiliens.
2. Des densités très disparates
La faible densité moyenne (23 habitants par km2) ne rend pas compte, en effet, des déséquilibres spatiaux qui opposent les régions de la façade atlantique, fortement peuplées, de l'intérieur, relativement vide. Ainsi le Sudeste et le Sud regroupent respectivement 43 % et 15 % de la population sur seulement 18 % du territoire. Le Nordeste, sur la même superficie, en concentre 28 %. Le reste de la population réside dans les immenses étendues, faiblement peuplées, du Nord (7 %) et du Centre-Ouest (7 %). L'Amazonie forestière, chaude et humide, et les plateaux souvent arides et aux sols médiocres de l'est et du sud sont souvent vides, hors des sites miniers et des fronts de colonisation des routes transamazoniennes.
Le taux d'accroissement naturel a fortement baissé. Ce ralentissement s'explique par la réduction du taux de natalité et de l'indice de fécondité. La population est encore jeune, mais, depuis les années 1990, une tendance au vieillissement s'est amorcée.
3. Une population de plus en plus urbaine
La société brésilienne demeure l'une des plus inégalitaires au monde, et la ségrégation raciale, si elle n'est pas officielle, n'en constitue pas moins une réalité. La population vit de plus en plus dans les villes, conséquence à la fois de l'exode rural et d'un taux de croissance plus élevé dans les villes que dans les campagnes. Outre les deux grandes mégapoles de São Paulo et de Rio de Janeiro, le Brésil compte une quinzaine de villes dépassant le million d'habitants, parmi lesquelles Belo Horizonte ; Salvador, Fortaleza et Recife sur le littoral du Nordeste, Porto Alegre et Curitiba dans le Sud.
Les principales villes du Brésil
Les principales villes du Brésil | |||
Ville | État | Nombre d'habitants dans la ville* | Nombre d'habitants dans l'agglomération* |
São Paulo | São Paulo | 10 659 386 habitants | 19 924 458 habitants |
Rio de Janeiro | Rio de Janeiro | 5 940 224 habitants | 11 959 725 habitants |
Belo Horizonte | Minas Gerais | 2 258 096 habitants | 5 406 833 habitants |
Salvador | Bahia | 2 480 790 habitants | 3 946 582 habitants |
Porto Alegre | Rio Grande do Sul | 1 365 039 habitants | 3 891 719 habitants |
Brasília | District fédéral | 2 469 489 habitants | 3 813 010 habitants |
Porto Alegre | Rio Grande do Sul | 1 365 039 habitants | 3 891 719 habitants |
Recife | Pernambouc | 1 472 202 habitants | 3 684 317 habitants |
Fortaleza | Ceará | 2 315 116 habitants | 3 519 526 habitants |
Curitiba | Paraná | 1 678 965 habitants | 3 118 137 habitants |
Campinas | São Paulo | 1 024 912 habitants | 2 794 150 habitants |
Goiânia | Goiás | 1 256 514 habitants | 2 048 878 habitants |
Belém | Pará | 1 351 618 habitants | 2 038 227 habitants |
Manaus | Amazonas | 1 798 376 habitants | 1 718 584 habitants |
São Luis | Maranhão | 966 989 habitants | 1 303 826 habitants |
Natal | Rio Grande do Norte | 785 722 habitants | 1 252 443 habitants |
Maceió | Alagoas | 917 086 habitants | 1 154 403 habitants |
João Pessoa | Paraíba | 716 042 habitants | 1 066 628 habitants |
Florianópolis | Santa Catarina | 404 224 habitants | 1 010 091 habitants |
Teresina | Piauí | 797 029 habitants | 901 645 habitants |
Londrina | Paraná | 493 358 habitants | 814 000 habitants |
Cuiabá | Mato Grosso | 530 308 habitants | 788 594 habitants |
Campo Grande | Mato Grosso do Sul | 766 461 habitants |
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Aracaju | Sergipe | 552 365 habitants | 748 088 habitants |
Jaboatão | Pernambouc | 623 471 habitants |
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Uberlândia | Minas Gerais | 579 005 habitants |
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Feira de Santana | Bahia | 542 476 habitants |
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* : recensement de 2010. |
La croissance des grandes villes est plus rapide que celle des emplois, et les bidonvilles (favelas) se sont multipliés à leurs périphéries.
Les migrations internes vers la région Sud-Est, qui ont joué un rôle non négligeable lors de l'industrialisation des années 1950, tendent à diminuer au profit des nouvelles frontières agricoles du centre et du nord du pays.
Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique du Brésil et activités économiques du Brésil.