Égypte : activités économiques
L'économie de l'Égypte repose surtout sur les services, dont le tourisme. L'industrie (textile surtout) est peu développée, malgré la présence du pétrole et du gaz. L'irrigation, aujourd'hui indépendante de la crue saisonnière du Nil, a rendu possible le développement des cultures commerciales (canne à sucre et surtout coton), à côté des traditionnelles cultures céréalières (blé, maïs, riz). Les envois des émigrés et les droits de passage sur le canal de Suez ne comblent pas le lourd déficit commercial.
1. L'agriculture
L'agriculture est entièrement tributaire du Nil et du réseau d'irrigation qui en dépend. Les surfaces arables ne représentent que 5 % de la superficie totale du pays. Les principales récoltes d'été sont le coton, le riz, le maïs et le sorgho ; les récoltes hivernales sont le blé (15 % des surfaces cultivables), les fèves et les légumes. Le riz est essentiellement cultivé dans le Delta. La culture du coton, qui occupe plus de 400 000 hectares, est également pratiquée dans le delta du Nil, mais aussi en Moyenne-Égypte et, dans une moindre mesure, dans le Sud, en raison de la chaleur excessive. Celle-ci, en revanche, favorise la culture de la canne à sucre. L'Égypte est autosuffisante en fruits et légumes, mais sa production de blé ne satisfait pas les besoins des Égyptiens qui sont parmi les plus gros consommateurs de farine au monde. Le pays, qui ne parvient à produire, au total, que la moitié de sa consommation, a donc recours aux importations (États-Unis, Canada, Union européenne) : le pays est le deuxième importateur mondial de blé, derrière le Brésil. À la fin des années 1970, le secteur agricole fournissait 60 % des recettes d'exportation ; en 1990, il n'en représentait plus que 10 %. Dans le même temps, la part de l'agriculture dans le produit intérieur brut (P.I.B.) passait de 30 % à moins de 20 %. Néanmoins, les travaux d'irrigation, la rotation des cultures et un usage intensif des pesticides et des engrais permettent à l'agriculture égyptienne d'atteindre des rendements élevés et de pratiquer les récoltes multiples. En 1952, l'une des premières mesures prises par les « officiers libres » a été d'instaurer une réforme agraire limitant la propriété foncière à 200 feddans (82 hectares) ; des réformes ultérieures ont assuré une redistribution effective des terres agricoles sans que la production ne souffre du morcellement des grandes propriétés.
2. Les ressources minières
Les ressources minières alimentent une exportation importante. Les productions sont diversifiées. Le pétrole (gisements du Sinaï et du désert libyque) représente 40 % de la totalité des exportations. La production de gaz est la deuxième d'Afrique. S'y ajoutent or de la chaîne arabique, manganèse du Sinaï occidental, phosphates des côtes de la mer Rouge, aluminium, cuivre, étain.
En dépit d'une main-d'œuvre nombreuse et peu coûteuse, l'industrie (notamment manufacturière) est peu développée, si l'on excepte le textile (traitant le coton, principale culture commerciale), l'agroalimentaire, une petite sidérurgie, les matériaux de construction et, surtout, l'extraction des hydrocarbures (35 % de la valeur des exportations), dont l'essor est récent.
3. Le secteur tertiaire
3.1. Un pays dépendant de l'aide internationale
L'Égypte peine toujours à s'affirmer parmi les pays émergents et à sortir du modèle de développement rentier. Le pays est très fortement endetté et l'économie reste très tributaire de l'aide internationale, en provenance surtout d'Arabie Saoudite, des Émirats arabes unis et du Koweït. L'aide américaine, axée principalement en soutien à l'armée égyptienne, est en forte baisse. En 2011-2012, les investissements directs étrangers provenaient pour moitié de la Grande-Bretagne, puis de la Belgique et d'autres pays européens. L'absence de perspectives nouvelles explique la montée en puissance de l'économie informelle (estimée à 40 % du produit intérieur brut) et le nombre d'Égyptiens touchés par l'extrême pauvreté (17 % de la population). La main-d'œuvre qui ne trouve pas à s'employer localement continue de s'expatrier dans les autres contrées du Proche et Moyen-Orient, et envoie de l'argent au pays, ce qui constitue une puissante rentrée de devises pour l'État. Cette dernière est aussi essentielle que celle perçue par le passage des navires par le canal de Suez.
3.2. Le tourisme
S'appuyant sur son exceptionnel patrimoine historique et archéologique, l'Égypte a su devenir une destination touristique de choix (plus de 14 millions de visiteurs en 2010) avant de subir le contrecoup de la révolution de 2011 (9 millions de visiteurs en 2011).
Les sites des pyramides de Gizeh, de Louqsor, de Karnak, d'Assouan et d'Abou-Simbel étaient particulièrement visités, alors que les villes du littoral de la mer Rouge, comme Hourghada et Charm-el-Cheikh, attiraient les amateurs de tourisme balnéaire.
4. Les sites d'Égypte classés à l'Unesco
Plusieurs sites d'Égypte sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco :
– Le Caire : ville historique ;
– région des pyramides, de Gizeh à Dahchour ;
– Memphis et sa nécropole ;
– Thèbes antique et sa nécropole ;
– Monuments de Nubie d'Abou Simbel à Philae ;
– Wadi Al-Hitan (La vallée des Baleines) ;
– Mont Sainte-Catherine (Sinaï) ;
– Abou Mena (inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril).
Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique de l'Égypte et population de l'Égypte.